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    Paris-Province - Deux France au bord du divorce ?

    MOYEN
    Écoute 9/2022
    Frankreich
    © Margarida Louro/Unsplash, Gregory_DUBUS/iStock
    Von Michel Feltin-Palas

    Commençons par deux la devinetteRätseldevinettes. Dans quelle ville de France les habitants sont-ils les plus riches ? À Paris. Et dans quelle ville de France les habitants paient-ils le moins d’les impôts (m/pl) locauxKommunalabgabenimpôts locaux ? À Paris aussi. Dans un pays qui a pour le maître-motSchlüsselwortmaître-mot l’égalité, il y a là évidemment une contradiction, laquelle vient conforterverstärkenconforter le sentiment que les Parisiens seraient des privilégiés

    Paris, capitale de l’investissement public

    Commençons par rappeler deux chiffres. C’est à Paris, qui ne manque pas de théâtres, de musées ni de salles de concert, que le ministère de la Culture dépenserausgebendépense le plus chaque année : 139 euros en moyenne par Parisien, contre 15 euros par habitant d’une autre région. Un seul exemple : quand François Mitterrand a lancé le Grand Louvre, dans les années 1980, l’État a tout payé. en revanchehingegenEn revanche, il n’verserzahlena versé que… 1 % du financement du Louvre de Lens (Pas-de-Calais), l’une des villes les plus pauvres du pays. Le pire est que cela faire boule de neigeeinen Schneeballeffekt habenfait boule de neige sur l’investissement privé. C’est ainsi dans la capitale que les milliardaires Bernard Arnault et François Pinault ont installé, l’un sa fondation Louis Vuitton, l’autre sa collection d’art contemporain.

    La culture n’est pas un cas isolé. C’est à Paris que l’on compte le plus de classes préparatoires du pays – et souvent les meilleures ; là que l’on trouve les enseignants les plus expérimentés, tandis que les débutants doivent faire ses armesErfahrungen sammelnfaire leurs armes en « province » ou dans les « banlieues difficiles », selon l’euphémisme en usage. C’est encore là que l’on recenserzählenrecense le plus de le fonctionnaireBeamterfonctionnaires par habitant.

    L’avantage est important. Si une partie des dépenses de sécurité ou de culture (notammentinsbesonderenotamment) prendre en chargeübernehmensont prises en charge par l’État, le le budget municipalstädtischer Haushaltbudget municipal se trouver allégé,eentlastet werdense trouve alors allégé d’un certain nombre dela contrainteZwang contraintes. Ajoutez à cela des taxes excessives liées au marché immobilier et vous comprenez pourquoi la municipalité peut se permettre d’épargnerverschonenépargner ses contribuables tout en leur offrant des la prestationDienstleistungprestations haut de gamme, comme c’est le cas pour les gardes d’enfants.

    Une vision parisianistetypisch Pariserparisianiste

    Non seulement les Parisiens disposent d’avantages que certains n’ont pas, mais ilsimposeraufdrängen imposent souvent leur point de vue aux autres. « Qu’il s’agisse de la politique, de la culture, de l’économie, des médias, l’immense majorité des le décideurEntscheiderdécideurs habitent dans cette ville. L’opinion de ces personnes a forcémentzwangsläufigforcément une influence sur les mesures qui sont prises, lesquelles sont très souvent parisiano-centrées », soulignerbetonensouligne le journaliste et essayiste Jean- Laurent Cassely, spécialiste des questions territoriales. La la crise sanitairehier: Corona-Krisecrise sanitaire en fournirlieferna fourni un exemple. « Avec lele taux [to] d’incidenceInzidenzwert même taux d’incidence, le gouvernement a décidé des mesures de le confinementLockdownconfinement à Nice et à Marseille, et pas à Paris », reconnaîtrezugebenreconnaît Emmanuel Grégoire, premier l’adjoint (m)Stellvertreteradjoint à la maire de Paris, Anne Hidalgo. « Sans doute en raison du rôle de locomotive économique que joue la capitale, qui représente 10 % du le PIB (produit intérieur brut)BruttoinlandsproduktPIB français. Et sans doute aussi parce que les conditions de logement y rendent le confinement plus difficile à supporter. » Un le traitement particulierSonderbehandlungtraitement particulier relevé,ehervorgehobenrelevé également par l’épidémiologiste Pascal Crépey : « d’un point de vue sanitaireaus gesundheitlicher SichtD’un point de vue sanitaire, un traitement plus strict aurait été justifié en raison de la forte densité de la capitale et de sa fonction de le pôle d’échangesHandelszentrumpôle d’échanges avec le reste du pays, qui augmente les risques. »

    La vie des Parisiens n’est pas rose

    Parce qu’un procèséquitablegerecht, fair équitable ne pouvoir se contenter d’accusationssich nicht mit Anschuldigungen begnügen könnenne peut se contenter d’accusations, passons maintenant à la défense. Tout d’abord, il faut relativiser les statistiques par habitant, car Paris est la ville de France qui accueilliraufnehmenaccueille le plus de visiteurs. « 3,6 millions de personnes y sont présentes chaque jour, qu’il s’agisse de le salariéAngestelltersalariés ou d’étudiants venus de banlieue, de le provincialProvinzbewohnerprovinciaux ou de touristes de passageauf der Durchreisede passage. soitdas heißt, sprichSoit bien plus que les 2,165 millions de personnes qui y résident officiellement », soulignent Dominique Alba et Émilie Moreau, respectivement directrice générale et directrice des études de l’Atelier parisien d’urbanisme (ApurStadtplanungsamt der Stadt Paris und der MetropolregionApur). Conséquence : s’il est vrai quezwars’il est vrai que l’on trouve dans la capitale un le maillageNetzmaillage d’l’équipement (m)öffentliche Einrichtungéquipements exceptionnel, ceux-ci sont soumis à une tension extrême. Paradoxalement, il n’est pas si simple pour un Parisien d’accédergelangenaccéder à une piscine ou à un théâtre. »

    Paris n’est pas la France

    L’on confondreverwechselnconfond par ailleurs souvent Paris et l’État. L’on attribue parfois aux « Parisiens » la responsabilité de décisions prises par le gouvernement. Exemple typique : « Paris nous impose les les 80 km/hHöchstgeschwindigkeit auf frz. Landstraßen80 km/h. » « Cela est d’autant plus…umso …d’autant plus paradoxal d’autant plus…umso …que l’État se méfier dejm misstrauense méfie de Paris, car c’est de là que sont parties de nombreuses révolutions, souligne Emmanuel Grégoire. C’est pour cela qu’il y a gardé des les pouvoirs de policePolizeigewaltpouvoirs de police et que les maires n’y sont de nouveau élus que depuis 1977. »

    Et puis, il faut s’intéresser aux travaux de l’économiste Laurent Davezies, que l’on peut résumer ainsi : le dynamisme de Paris profiter à qnfür jn von Nutzen seinprofite à tous. Parce que les impôts nationaux prélevererhebensont prélevés là où sont les richesses, et parce que les dépenses publiques profitent majoritairement aux territoires pauvres, les la contributionSteuerncontributions des Parisiens participent largement, selon lui, à la réduction des inégalités géographiques. Un mouvement encore renforcé,e parverstärkt durchrenforcé par les déplacements de population, qu’il s’agisse des le retraitéRentnerretraités parisiens dépensant ailleurs l’argent qu’ils ont accumulé dans la capitale, ou des employés qui en font de même pendant leurs le congéUrlaubcongés. Bref, Paris jouerait le rôle d’une locomotive qui tirerait les wagons du territoire français.

    L’exode parisien

    L’on ne passer qc sous silenceetw. verschweigenpeut pas non plus passer sous silence les domaines où les Parisiens désavantagé,ebenachteiligtsont désavantagés. Le manque d’espaces verts. Les difficultés de la circulationVerkehrslagecirculation et de le stationnementParkenstationnement. Et, surtout, les problèmes pour se logereine Wohnung findense loger. C’est d’ailleurs la principale raison pour laquelle Paris perd environ 10 000 habitants chaque année. Et c’est logique. Grâce à son offre universitaire et ses emplois qualifiés, la capitale attire en masse des étudiants et de jeunes l’actif (m)Berufstätigeractifs. En revanche, découragé,eentmutigtdécouragées par les conditions de vie, les personnes âgées et les familles la quittent en plus grand nombre.

    reste à savoirdie Frage ist nochReste à savoir si ce mouvement, déjà ancien, amplifierverstärkensera amplifié par la crise sanitaire. La période a mis au jour une évidence : grâce au le télétravailHomeofficetélétravail, qui concerne environ un emploi sur trois, il est possible de travailler pour une entreprise parisienne sans travailler à Paris. D’où la tentation de s’installer dans une ville moyenne ou à la campagne, au moins une partie du temps. Le provisoire sera-t-il un jour définitif ? Verra-t-on des milliers de personnes passer trois jours à Paris et le reste de la semaine à Tours (à 230 km de Paris) ou à Dreux (à 80 km de Paris) ? Nul ne le sait encore.

    En revanche, il y a là un motif d’espoir. « Si les élites se redistribuersich neu verteilense redistribuent sur le territoire, cela peut être pour elles l’occasion de changer de regard », note Jean-Laurent Cassely. après toutletztendlichAprès tout, avec d’un côté des Parisiens qui veulent quitter la capitale et, de l’autre, des campagnes et des villes moyennes à la recherche de nouveaux habitants, on devrait pouvoir s’entendremiteianander auskommens’entendre.

     

     

    Quel est le rôle des médias, quel regard porte le sociologue Jean Viard sur l’opposition Pari-Province ? À lire dans le numéro 9/22 d’Écoute.

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