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    Au cœur des services secrets français

    MOYEN
    Écoute 13/2021
    Frau am Rechner - Geheimdienst
    © Gorodenkoff/shutterstock
    Von Camille Larbey

    Oubliez James Bond, Ethan Hunt ou Nikita. Les espions et espionnes, les vrais, sont des personnes discrètes. La plupart travaillent derrière un ordinateur. récoltersammelnRécolter des informations, les analyser et les exploiterauswertenexploiter : voilà le quotidien des le service secretGeheimdienstservices secrets français. Certains agents vont fouillerdurchforstenfouiller lala presse écritePrintmedien, Presse presse écrite, la radio, la télévision, les réseaux sociaux, les sites Internet, les blogs... Tandis que d’autres vont analyser des cartes satellite, déchiffrer des conversations téléphoniques et des e-mails. Le Dupuy-de-Lôme, un le navire espionAufklärungsschiffnavire espion de la la DRM (Direction du renseignement militaire)militärischer NachrichtendienstDRM (encadré), est équipé de systèmes électroniques ultrasophistiqué,ehochkomplexultrasophistiqués pour intercepterabfangen, abhörenintercepter les communications radio et téléphoniques. Mais le coeur des services secrets français, c’est le le renseignement humainInformant,inrenseignement humain. Une personne, « la la sourceQuellesource », va fournir à « l’l’officier (m) traitantFührungsoffizierofficier traitant » des informations précieuses. Les motivations d’une source sont variées : la convictionÜberzeugungconvictions personnelles ou politiques, argent,la déceptionEnttäuschung déception professionnelle, recherche d’les émotions (f/pl) fortesNervenkitzelémotions fortes...

    Dans Espionnes, un livre qui recueillirzusammentragenrecueille les témoignages d’agentes secrètes, la colonelle Nathalie (le nom d’empruntTarnnamenom d’emprunt) raconte sa mission d’officier traitant à la la DGSE [deZeɛsə] (Direction générale de la sécurité extérieure)AuslandsnachrichtendienstDGSE (encadré) : « À chaque fois, j’essaie de comprendre les motivations et les l’aspiration (f)Strebenaspirations de la personne que j’ai en face de moi. Une source est une personne qui va trahirverratentrahir son pays pour quelque chose que vous allez lui apporter : de l’argent, une vie plus facile, la possibilité de soigner son enfant malade ou pour assouvirbefriedigenassouvir un intérêt personnel, comme s’acheter une belle voiture. Même l’être humain le plus vil,enichtswürdigvil a ses motivations propres. Mon job est de les cernereinschätzencerner si je veux soutirerentlockensoutirer des renseignements à la source. »

    Les services secrets chinois, russes et pakistanais utilisent parfois le sexe ou le chantage pour obtenir de leurs sources des informations. De nombreux ex-agents de la DGSE assurent que ces méthodes ne sont pas utilisées par les services secrets français : le le chantageErpressungchantage ne garantit pas la qualité de l’information obtenue. Et avec le sexe, on ne sait jamais qui manipule qui…

    Les « le clandestinGeheimagent, Undercoveragentclandestins »

    Parfois, pour établir le contact avec une source ou pour remplir une mission précise, les hommes et les femmes des services secrets français doivent agir sous couvertureverdecktsous couverture. On les surnomme « les clandestins ». Cette fausse identité est appelée « une légende ». Un pays d’Asie suspecterverdächtigenétait suspecté de développer des l’arme (f)Waffearmes chimiques ? La colonelle Nathalie a été envoyée là-bas pour ramasser des l’échantillon (m) de caillouxGesteinsprobenéchantillons de cailloux et les rapporter à Paris pour faire des analyses. Elle a dû se créer une légende : « Je suis devenue une la créatrice de bijouxSchmuckdesignerincréatrice de bijoux. Pour être crédible, une identité fictive doit avoir une la parthier: Quentchenpart de vérité. C’est facile, j’adore les bijoux ! » Grâce à sa légende, elle a pu traverser la frontière avec ses valises remplies de cailloux, sans attirer l’l’attention (f)Aufmerksamkeitattention des le douanierZöllnerdouaniers.

    Une nouvelle identité ne se fabrique pas en quelques jours. « On peut se créer une légende en une semaine, mais elle ne pas tenir la routenicht standhaltenne tiendra pas la route. Monter une bonne légende, ça prend un an », explique l’ex-agent de la DGSE Olivier Mas (nom d’emprunt) au journal 20 MinutesGratiszeitung20 Minutes. Contrairement à ce qu’on pense, l’espion à l’étrangerim Auslandà l’étranger ne reste pas seul dans son le coinEckecoin : « La clé, c’est de développer des amitiés, de tisser des liens avec des gens qui vous appellent par votre faux nom. En faisant ça, ils vous aident à être à l’aisesich wohlfühlenêtre à l’aise. Et ça se fait de manière naturelle. Cela permet aussi de créer de vrais souvenirs avec cette identité. » Les missions « sous légende » durent quelques mois. Rarement plus. au-delàlängerAu-delà, c’est trop difficile psychologiquement. Olivier Mas explique : « Quand on est en mission, on s’interdit de garder contact avec sa famille. On a un système chiffré qui permet d’envoyer des messages, mais qui passe par l’intermédiaire deüberpar l’intermédiaire d’un agent qui lit nos lettres. Il n’y a donc aucune intimité. On écrit des banalités. C’est dur. On ne peut pas faire ça trop longtemps sans se fatiguer, sans s’s’abîmerkaputtgehenabîmer. »

     

    Le le clavierTastaturclavier plutôt que le pistolet

    N’imaginez pas que le quotidien d’un « clandestin » est de poseranbringenposer des micros dans une chambre d’hôtel, de faire des la filatureObservation, Beschattungfilatures ou de traverser les frontières avec des documents secrets cachés dans ses bagages. Cela arrive, mais les journées sont moins folles que dans les films d’espionnage. « Je ne me suis jamais autant ennuyé que lorsque j’étais clandestin. Il y a des le moment très fortabsoluter Höhepunktmoments très forts mais, le temps que ça marche, on attend parfois longtemps », se souvient Olivier Mas. En réalité, le clandestin passe beaucoup de temps sur son clavier d’ordinateur : « Un espion doit écrire tout ce qu’il fait et tout ce qu’il a l’intention de faire. en permanenceständigEn permanence. Il écrit sur la la manipulationUmgangmanipulation de la source qu’il traiter qnhier: mit jm zu tun habentraite, sur ce qu’il apprend d’elle, sur sa vie, sur ses relations sociales, en plus des renseignements qu’il obtient. » Ces informations sont envoyées à la Centrale, le siège de la DGSE à Paris, qui vérifie si tout se passe bienob alles gut gehtsi tout se passe bien. Parfois, l’agent sur le terrainvor Ortsur le terrain qn manque de qcjm fehlt etw.manque de le reculAbstandrecul. La Centrale est là pour prendre les bonnes décisions. Dans la série Le Bureau des légendes, les agents français sous couverture sont au nombre de huit. En réalité, ils seraient entre 100 et 200. De plus, la DGSE peut compter sur les « l’honorable correspondantSonderverbindunghonorables correspondants » : des Françaises et Français qui rendent de temps en temps des services gratuitement, pour le compte de qnin js Auftragpour le compte de la DGSE. Ils sont par exemple pilotes de ligne, professeurs, l’hôtesse (f) de l’airFlugbegleiterinhôtesses de l’air, le cadreFührungskraftcadres dans une grande entreprise ou simples étudiants.

     

    DGSE, DGSI, DRM… Qui fait quoi ?

    L’ensemble des services secrets français est appelé la « communauté française du renseignement ». Celle-ci regrouperumfassenregroupe environ 15 500 agents et se compose de six services aux compétences différentes.

    • Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) : sa mission est la recherche d’informations à l’étranger, par tous les moyens, pour défendre les intérêts de la France. La DGSE dépend de l’armée.
    • Direction du renseignement militaire (DRM) : créée au lendemain dehier: kurz nach Endeau lendemain de la guerre du Golfe, en 1992, la DRM fournit à l’armée française des renseignements pour ses opérations militaires.
    • Direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD) : c’est le le contre-espionnageSpionageabwehrcontre-espionnage militaire. La la DRSDNachrichtendienst für Verteidigungsnachrichten und -sicherheitDRSD recherche toutes les menaces contre les membres des services secrets à l’étranger. De plus, elle protège le le patrimoine de défenseVerteidigungserbe la DGSIpatrimoine économique et scientifique de le patrimoine de défenseVerteidigungserbedéfense français à l’intérieur et à l’extérieur de l’Hexagone.
    • Direction générale de la sécurité intérieure (la DGSIInlandsnachrichtendienstDGSI) : ce service, rattaché,e à qnjm unterstelltrattaché au ministère de l’Intérieur, lutter contrebekämpfenlutte contre le terrorisme, le cyberterrorisme, la cybercriminalité, et contre les espions étrangers qui veulent attaquer les intérêts de la France à l’intérieur de ses frontières.
    • Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNREDNationaler Nachrichtendienst/ Direktion für Geheimdienst und ZolluntersuchungenDNRED) : ces « super-le douanierZöllnerdouaniers » enquêterermittelnenquêtent sur les gros le traficSchmuggeltrafics (armes, drogues, tabac, la contrefaçonFälschungcontrefaçons) qui servent parfois à financer le terrorisme.
    • Traitement du renseignement et d’action contre les circuits financiers clandestins (TracfinAmt zur Bekämpfung von Geldwäsche etc.Tracfin) : ce service d’enquête, qui dépend du ministère de l’Économie et des Finances, lutte contre le financement du terrorisme et le le blanchiment d’argentGeldwäscheblanchiment d’argent.

     

     

    Assassinats ciblés, menace terroriste, réussite et fiasco... Écoute vous introduit au cœur des services secrets français. À lire dans Écoute 13/21.

     

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